Le ballet des émotions : Composer avec les sentiments dans les relations interpersonnelles

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Le ballet des émotions, musique de l’esprit et de l’âme réunies dans une danse intérieure

La plus grande chose que vous apprendrez jamais est d’aimer et d’être aimé en retour. – Eden Ahbez

Dans le grand théâtre de la vie, les émotions sont nos acteurs principaux, jouant un rôle de premier plan dans l’œuvre complexe et magnifique qu’est l’expérience humaine. Ils sont à la fois la musique et la danse, créant une symphonie d’expériences qui donne de la profondeur et de la richesse à notre existence.

Nos sentiments, ces mouvements subtils de l’âme, traversent le paysage de notre esprit comme des voyageurs invisibles, semant derrière eux une mosaïque d’émotions vives : la joie qui fait briller nos yeux, la peur qui fait battre notre cœur, la tristesse qui pèse sur nos épaules, l’amour qui illumine notre visage.

Cependant, que sont véritablement ces émotions ? Comment surgissent-ils ? Comment se manifestent-ils dans notre corps et notre esprit ? Comment pouvons-nous les reconnaître, les comprendre et les gérer de manière saine ?

Pour démêler ces questions, nous embarquerons dans un voyage captivant à travers la psychologie et les neurosciences, naviguant à travers le paysage complexe des sentiments humains. Nous examinerons les différentes catégories de émotions, leurs origines et leurs impacts, et découvrirons les outils que nous pouvons déployer pour naviguer avec succès dans l’univers parfois déroutant des émotions.

Au fil de ce voyage, nous découvrirons que nos émotions ne sont pas seulement des expériences subjectives, mais qu’ils ont également une profonde base biologique. Ils sont ancrés dans la chimie de notre cerveau, dans l’équilibre dynamique des neurotransmetteurs et des hormones. Ils sont le reflet de notre évolution, de notre histoire personnelle et de nos interactions sociales.

Comprendre nos émotions est une quête essentielle, car ils façonnent de manière significative notre existence. Ils influencent notre comportement, nos relations, notre bien-être et notre santé. Ils sont le carburant de notre créativité, de notre motivation, de notre empathie. Ils sont le fil conducteur de notre humanité.

Traditionnellement, un certain nombre d’émotions sont identifiées comme étant « primaires » (joie, tristesse, peur, colère, dégoût, surprise), tandis que d’autres sont dites « secondaires » ou « tertiaires », issues de combinaisons d’émotions primaires et de cognitions spécifiques. De manière générale, les émotions sont classées selon deux dimensions orthogonales :

  • La valence : caractérisant une émotions comme positive (par exemple, la joie) ou négative (par exemple, la tristesse).
  • L’arousal ou l’excitation : indiquant l’intensité de l’émotions , qu’elle soit faible (par exemple, la contrariété) ou élevée (par exemple, la colère).

Chaque émotions possède à la fois une certaine valence (positive ou négative) et un certain niveau d’intensité. Cependant, ces critères ne suffisent pas toujours pour distinguer deux émotions . Ainsi, pour différencier certaines émotions de valence et d’excitation équivalentes (comme la peur et la colère), on considère également certaines sous-dimensions liées au contexte, telles que la notion d’effort, d’attention, de certitude ou d’agentivité.

Certaines approches préfèrent regrouper directement les émotions par clusters (ou grappes). Cela signifie que les émotions sont rassemblées par thèmes ou en fonction de nuances particulières de l’expérience émotionnelle.

Robert Plutchik, psychologue renommé, a offert au monde sa théorie des émotions , un modèle qui a transformé notre compréhension des émotions humaines. Son modèle, connu sous le nom de “roue des émotions”, est un système complexe qui dépeint une variété d’émotions, allant de celles qui sont fortement stimulantes et motivantes à celles plus nuancées et subtiles.

La roue des émotions de Plutchik, introduite en 1980, est un système dynamique qui illustre les relations entre les émotions. Conçue en deux dimensions, la roue est une représentation visuelle des huit émotions de base identifiées par Plutchik : la colère, le dégoût, la peur, la tristesse, l’anticipation, la joie, la surprise et la confiance.

En outre, Plutchik a développé un modèle tridimensionnel, connu sous le nom de “modèle circomplexe”, qui ajoute une troisième dimension à la roue : l’intensité de l’émotion. Ce modèle illustre comment les émotions peuvent varier en intensité, passant par exemple de la “colère” à l'”irritation” à mesure que l’intensité diminue.

Le psychologue Robert Plutchik a effectué un travail approfondi sur le sujet et a identifié huit émotions primaires (que l’on retrouve également chez les animaux). Ces émotions s’opposent deux par deux et, à l’instar des couleurs primaires, peuvent se nuancer et se mélanger entre elles. On obtient ainsi des mélanges appelés dyades, qui peuvent être de trois niveaux :

  • Primaires : par exemple, l’amour est un mélange de joie et de confiance.
  • Secondaires : par exemple, si l’on mélange joie et peur, on obtient de la culpabilité.
  • Tertiaires : par exemple, en croisant tristesse et anticipation, on obtient le pessimisme.

Chaque émotion de base de Plutchik a un rôle spécifique et fonctionne comme une réponse adaptative à différents événements ou situations de la vie :

  • La colère : elle peut surgir lorsque nous faisons face à une menace ou une injustice. Elle nous donne la force de nous défendre et de lutter contre ce qui nous semble injuste.
  • Le dégoût : c’est une réaction à quelque chose que nous trouvons repoussant ou inacceptable. Le dégoût peut nous aider à éviter des situations ou des substances qui sont potentiellement nocives ou indésirables.
  • La peur : elle se produit lorsque nous nous sentons en danger ou menacés. La peur nous incite à fuir, à nous cacher ou à nous préparer à une éventuelle confrontation.
  • La tristesse : elle se manifeste lorsque nous perdons quelque chose ou quelqu’un que nous aimons ou lorsque nos attentes sont déçues. La tristesse nous permet de faire le deuil et de réévaluer nos attentes.
  • L’anticipation : elle se produit lorsque nous attendons avec impatience un événement futur. L’anticipation nous prépare à l’action et nous permet de planifier et de nous préparer à ce qui vient.
  • La joie : elle survient lorsque nous vivons un moment positif, atteignons un objectif ou vivons une expérience agréable. La joie nous donne de l’énergie et renforce notre satisfaction de la vie.
  • La surprise : elle se manifeste lorsque quelque chose d’inattendu se produit. La surprise peut nous inciter à être curieux et à explorer de nouvelles expériences.
  • La confiance : elle se développe lorsque nous nous sentons en sécurité et sûrs de nous-mêmes et des autres. La confiance nous permet de construire des relations solides et de prendre des risques.

Les huit émotions de base ou fondamentales (la peur, la colère, la joie, la tristesse, la confiance, le dégoût, l’anticipation et la surprise, dont leurs fonctions respectives seraient la protection, la destruction, la reproduction, la réintégration, l’incorporation, le rejet, l’exploration et l’orientation) en paires d’opposés : la joie et la tristesse, la peur et la colère, le dégoût et la confiance, la surprise et l’anticipation.

Ces émotions peuvent s’exprimer à divers degrés d’intensité et se combiner l’une à l’autre pour former des émotions différentes.

C’est ainsi que Plutchik est venu à définir les dyades primaires (combinaisons de deux émotions de base adjacentes), secondaires (combinaisons d’émotions de base voisines à une émotion près) et tertiaires (combinaisons d’émotions de base voisines à deux émotions près) qui suivent :

Dyades primaires Résultats Dyades secondaires Résultats Dyades tertiaires Résultats
Joie et confiance Amour Joie et peur Culpabilité Joie et surprise Ravissement
Confiance et peur Soumission Confiance et surprise Curiosité Confiance et tristesse Fadeur
Peur et surprise Crainte Peur et tristesse Désespoir Peur et dégoût Honte
Surprise et tristesse Désappointement Surprise et dégoût Horreur Surprise et colère Indignation
Tristesse et dégoût Remords Tristesse et colère Envie Tristesse et anticipation Pessimisme
Dégoût et colère Mépris Dégoût et anticipation Cynisme Dégoût et joie Morbidité
Colère et anticipation Agressivité Colère et joie Fierté Colère et confiance Domination
Anticipation et joie Optimisme Anticipation et confiance Fatalisme Anticipation et peur Anxiété

Chacune de ces émotions a sa propre signature dans notre corps et notre esprit, et elle peut se manifester de différentes manières en fonction de notre personnalité, de notre histoire personnelle et de notre contexte culturel. En reconnaissant et en comprenant ces différentes émotions, nous pouvons développer notre intelligence émotionnelle et naviguer de manière plus efficace dans le monde complexe des émotions.

Alors, rejoignez-moi dans cette danse des émotions, dans cette symphonie de l’expérience humaine. Laissez-vous porter par la musique de l’esprit, par le ballet des émotions. Laissez-vous toucher, émouvoir, inspirer. Laissez-vous vivre.

 

Étude de cas : Analyse des émotions et des situations d’un adolescent en difficulté

Dans le tableau ci-dessus, nous explorons les émotions et les situations d’un adolescent qui rencontre diverses difficultés dans sa vie. Ces défis incluent des problèmes scolaires, une peur de l’avenir, des inquiétudes écologiques, une rupture amoureuse, une consommation excessive de marijuana, un problème d’ego, une addiction aux jeux vidéo et un isolement social. Nous examinons également des aspects positifs de sa vie, comme sa passion pour le sport et son désir de voyager.

  1. Problèmes à l’école : L’adolescent éprouve de la frustration face à ses difficultés scolaires. En tant qu’élève en difficulté, il peut se sentir en échec, ce qui pourrait affecter sa confiance en lui et sa motivation.
  2. Peur de l’avenir : Face à l’incertitude de son avenir, l’adolescent ressent de la peur. Cette anxiété peut le rendre indécis et lui faire éviter de faire des plans pour l’avenir.
  3. Préoccupations écologiques : Conscient des problèmes environnementaux, l’adolescent ressent de la peur et de la colère. Ces émotions peuvent le pousser à s’engager dans des actions militantes pour l’environnement.
  4. Rupture amoureuse : Suite à la fin de sa relation amoureuse, l’adolescent éprouve de la tristesse et de la colère. Ces émotions pourraient le rendre plus susceptible de s’isoler ou de chercher à échapper à ses sentiments par le biais de comportements nuisibles.
  5. Passion pour le sport : La pratique régulière d’un sport procure à l’adolescent de la joie. En tant que sportif, il peut ressentir un sentiment d’accomplissement et de compétitivité.
  6. Consommation excessive de marijuana : L’adolescent trouve du plaisir et de l’évasion dans la consommation de marijuana. En tant que consommateur, il risque toutefois de développer une dépendance.
  7. Problème d’ego : L’adolescent éprouve de la colère et de la tristesse face aux conflits interpersonnels et à l’incompréhension qu’il ressent. Cela peut le mettre en position de conflit avec les autres.
  8. Désir de voyager plutôt que de travailler : L’adolescent aspire à voyager et à vivre des aventures, ce qui lui procure de la joie et de l’anticipation. Cependant, cela pourrait également l’éloigner de ses responsabilités et de ses objectifs à long terme.
  9. Addiction aux jeux vidéo : Les jeux vidéo sont une source de plaisir pour l’adolescent, mais aussi une source potentielle de problèmes s’ils sont consommés de manière excessive. En tant que joueur, il peut se retrouver isolé et déconnecté de la réalité.
  10. Isolement social : L’isolement social, en partie dû à la consommation excessive de jeux vidéo, cause de la tristesse et de la peur chez l’adolescent. En tant que personne isolée, il peut se sentir seul et incompris.

L’étude de ces différentes situations et émotions permet de mieux comprendre l’adolescent et d’identifier des pistes pour l’aider à surmonter ses défis. Cette analyse peut être utile pour les parents, les enseignants ou les conseillers qui cherchent à aider cet adolescent.

Voici un exemple de tableau pour cet adolescent :

Déclencheur Émotion Situation Rôle personnel
1 Problèmes à l’école Frustration Échec scolaire, difficultés d’apprentissage Élève en difficulté, en échec
2 Peur de l’avenir Peur Incertitude sur l’avenir, anxiété pour le futur Individu anxieux, indécis
3 Préoccupation écologique Peur, colère Sensibilisation à l’écologie, peur des catastrophes environnementales Militant écologiste, jeune engagé
4 Rupture avec la petite amie Tristesse, colère Fin d’une relation amoureuse Ex-petit ami, célibataire
5 Passion pour le sport Joie Pratique régulière d’un sport, recherche de performance Sportif, compétiteur
6 Consommation excessive de marijuana Joie, surprise Usage récréatif de drogue, évasion Consommateur, fumeur
7 Problème d’ego Colère, tristesse Conflits interpersonnels, incompréhension Individu incompris, en conflit
8 Désir de voyager plutôt que travailler Joie, anticipation Rêve d’aventure, besoin d’évasion Rêveur, aventurier
9 Addiction aux jeux vidéo Joie, surprise Consommation excessive de jeux vidéo Joueur, gamer
10 Isolement à cause des jeux vidéo Tristesse, peur Isolement social, désengagement de la vie sociale Isolé, introverti

Ce tableau permet de comprendre comment cet adolescent se sent face à diverses situations et défis dans sa vie, tout en prenant en compte sa perspective et ses rôles dans ces situations. Cela peut aider à faciliter la communication et la compréhension entre l’adolescent et ses parents, enseignants ou conseillers.

Émotions et Sentiments : Deux Faces de la Même Pièce

 Les émotions sont le vent, les sentiments sont le courant. Ensemble, ils naviguent sur le vaste océan de l’expérience humaine.

En psychologie, la distinction entre les sentiments et les emotions n’est pas toujours claire et ces termes sont souvent utilisés de manière interchangeable. Cependant, il existe une distinction conceptuelle entre ces deux termes.

Les emotions sont généralement considérées comme des réponses physiques et psychologiques à des stimuli spécifiques. Elles sont souvent provoquées par des événements extérieurs et sont généralement de courte durée. Les émotions sont associées à des changements physiologiques spécifiques, comme l’augmentation du rythme cardiaque, la transpiration, ou le rougissement, ainsi qu’à des expressions faciales distinctes. La joie, la colère, la tristesse, la peur, le dégoût et la surprise sont souvent citées comme les émotions de base.

Les sentiments, en revanche sont souvent comparés à une traduction interne de nos émotions. Ils sont plus introspectifs et impliquent une évaluation consciente de notre état émotionnel. Ils sont le fruit de nos réflexions et de nos pensées sur nos émotions. Lorsque nous ressentons une émotion, notre cerveau cherche à comprendre ce que cette émotion signifie pour nous. C’est cette interprétation qui crée le sentiment.Par exemple, vous pourriez ressentir une émotion de joie en voyant un vieil ami. Cette joie est une réaction immédiate à la situation. Cependant, une fois que l’événement est passé, vous pourriez toujours avoir un sentiment de bonheur. Ce sentiment n’est pas une réaction immédiate à une situation, mais plutôt le résultat de votre réflexion sur l’événement et de votre interprétation de l’émotion de joie que vous avez ressentie. Contrairement aux émotions, qui sont généralement provoquées par des événements extérieurs, les sentiments peuvent être déclenchés par nos pensées internes et nos réflexions. Vous pouvez vous sentir heureux simplement en pensant à l’ami que vous avez vu et à la joie que vous avez ressentie en le voyant. Ce sentiment peut durer longtemps après que l’émotion initiale s’est dissipée. Les sentiments ont aussi une dimension plus durable et plus persistante que les émotions. Une émotion est généralement une réaction temporaire à un événement, alors qu’un sentiment peut durer des heures, des jours, voire des semaines. Par exemple, l’émotion de la tristesse peut être ressentie en réaction à un événement triste, comme la perte d’un être cher. Cependant, le sentiment de tristesse qui accompagne ce deuil peut durer longtemps après l’événement initial. les sentiments sont le produit de nos réflexions et de nos interprétations personnelles de nos émotions. Ils sont plus durables que les émotions et peuvent ne pas être liés à des changements physiologiques spécifiques. C’est cette caractéristique qui les distingue des émotions et leur confère leur nature subjective et privée.

Il est important de noter que cette distinction est quelque peu simplifiée et que la réalité est probablement beaucoup plus complexe. Les émotions et les sentiments sont intimement liés et interagissent constamment.

Pour faire une analogie, vous pourriez imaginer les émotions comme des vagues sur l’océan. Elles sont déclenchées par des événements spécifiques (comme le vent qui souffle à la surface de l’eau) et sont facilement observables. Les sentiments, en revanche, sont plus comme le courant sous-jacent qui détermine la direction générale de l’eau. Ils sont moins visibles et plus durables, mais ils ont une influence puissante sur notre état mental global.

Sous les étoiles, la danse de la spiritualité et des sentiments

La spiritualité est le domaine de la conscience où l’on éprouve une profonde sensation de qui l’on est. – Deepak Chopra

Dans la valse des émotions, il est un partenaire souvent oublié, pourtant essentiel : la spiritualité. Comme un phare dans la nuit, la spiritualité éclaire la piste de danse de nos émotions, nous aidant à discerner les pas, à orienter nos mouvements, à trouver l’équilibre dans le tourbillon de nos sentiments.

La spiritualité, quelle que soit la forme qu’elle prend – religion, méditation, connexion avec la nature, art – offre une perspective plus large, un espace de recul par rapport à l’immédiateté et parfois à l’intensité de nos sentiments. Elle nous invite à une danse plus lente, plus profonde, plus connectée à notre essence, à ce qui, en nous, transcende les émotions du moment.

Des pratiques spirituelles comme la méditation ou la prière peuvent nous aider à apprivoiser le rythme de nos sentiments, à instaurer une pause bienvenue dans la valse effrénée de nos émotions. Elles invitent à un apaisement de l’esprit, à une rencontre avec un espace de paix et de contentement au sein de nous-mêmes. Elles offrent une danse à la fois douce et puissante, qui nous reconnecte à notre centre, à notre source, à cette partie de nous qui, inébranlable, observe la danse de la vie se déployer (Shapiro, Schwartz, & Bonner, 1998).

La spiritualité nous invite également à danser avec l’amour sous toutes ses formes – amour de soi, amour des autres, amour de l’univers. C’est une danse de compassion, de pardon, d’acceptation, qui apaise la colère, qui réconforte la tristesse, qui calme la peur, et qui exalte la joie.

Alors, peut-être qu’au-delà de la compréhension de nos émotions au-delà de leur expression et de leur gestion, se trouve un autre niveau de danse :

une danse qui n’est plus simplement humaine, mais qui touche à quelque chose de plus vaste, de plus profond, de plus spirituel. Une danse avec l’univers, une danse de l’âme.

Chapitre 6 : L’Alchimie des sentiments : Quand nos émotions dansent avec la chimie

La chimie peut être une bonne et mauvaise chose. La chimie est bonne lorsque vous la faites avec moi. – Anthony T. Hincks

Au cœur de la danse de nos émotions se trouve une mélodie silencieuse, une symphonie de réactions chimiques orchestrée avec une précision déconcertante. C’est la chimie de notre cerveau, un ballet moléculaire dont les danseurs principaux sont des neurotransmetteurs comme la dopamine, la sérotonine et l’oxytocine.

 

La Danse de la Dopamine : Comprendre le Rôle de la ‘Molécule du Plaisir’ dans nos Émotions

La dopamine danse au rythme de notre bonheur, dessinant l’éclat de la joie et les ombres de la tristesse dans le grand théâtre de notre esprit.

La dopamine est l’une des vedettes les plus flamboyantes de la scène neurochimique. C’est une substance chimique, un neurotransmetteur, qui joue un rôle essentiel dans la façon dont nous ressentons le plaisir et la récompense. Quand elle danse dans notre cerveau, elle éclaire tout sur son passage, donnant naissance à des sensations de joie, d’euphorie, de motivation et d’enthousiasme. Mais comme toute vedette, la dopamine a aussi son côté obscur. Lorsqu’elle quitte la scène, lorsque sa présence diminue, elle peut laisser place à des sentiments de tristesse, de dépression, voire de désespoir.

La danse de la dopamine est un spectacle complexe, impliquant de nombreux acteurs et influences. Parfois, elle danse au rythme de nos succès et de nos accomplissements, créant une sensation de satisfaction et de triomphe. Parfois, elle est stimulée par des substances extérieures, comme la nourriture, l’alcool ou les drogues, créant une sensation de plaisir artificiel qui peut devenir addictive.

Comprendre cette danse, et savoir quand et comment elle se produit, peut nous aider à mieux comprendre nos propres émotions, et à trouver des moyens plus sains et plus équilibrés de vivre le plaisir et le bonheur. Mais pour y parvenir, nous devons d’abord reconnaître et accepter la complexité de cette danse, et l’impact qu’elle a sur notre bien-être émotionnel.

La Sérénade de la Sérotonine : L’Harmonie de l’Esprit et son Influence sur nos Émotions

La sérénade de la sérotonine crée une symphonie de bien-être en nous, mais quand sa mélodie se fait discrète, l’harmonie se transforme en mélancolie.

La sérotonine est souvent décrite comme la danseuse gracieuse de la scène neurochimique. Elle joue un rôle crucial dans la régulation de notre humeur, de notre sommeil, de notre appétit, et même de notre comportement social. Lorsque la sérotonine danse librement, elle favorise un sentiment de bien-être, de satisfaction et d’équilibre. Elle nous aide à nous sentir calmes, centrés et en harmonie avec nous-mêmes et le monde qui nous entoure.

Cependant, comme toute danseuse gracieuse, la sérotonine est délicate et sensible. Lorsque sa danse est perturbée, que ce soit par le stress, la maladie ou les changements hormonaux, elle peut rapidement se faire discrète. Et lorsque la sérotonine se fait rare, elle peut laisser place à la mélancolie, à l’anxiété, au sentiment de vide.

Reconnaître et comprendre la danse de la sérotonine, c’est apprendre à reconnaître et à respecter nos propres émotions, notre propre équilibre. C’est aussi apprendre à prendre soin de nous-mêmes, à nourrir notre danseuse intérieure, à lui donner l’espace et le soutien dont elle a besoin pour danser librement et gracieusement.

L’Oxytocine: La Danseuse de l’Amour et de la Confiance et son Rôle dans nos Relations

L’oxytocine danse au rythme de l’amour et de la confiance, tissant des liens d’affection et de compréhension. Mais quand sa danse s’arrête, la solitude commence son numéro

L’oxytocine, souvent décrite comme la danseuse de l’amour et de la confiance, est essentielle à la construction de relations profondes et significatives. Quand elle danse librement dans notre corps, nous nous sentons plus connectés aux autres, plus empathiques et plus enclins à faire confiance. Elle nous encourage à nouer des liens, à partager nos émotions et à nous ouvrir aux autres.

Cependant, comme toutes les danseuses, l’oxytocine peut parfois se sentir épuisée ou dépassée. Lorsqu’elle se retire, que sa danse est freinée par le stress, la peur ou l’insécurité, elle peut laisser place à des sentiments de solitude, de méfiance et de rejet. Sans elle, nous nous sentons plus isolés, moins compris et moins connectés aux autres.

Reconnaître la danse de l’oxytocine et comprendre son rôle dans nos relations peut nous aider à mieux comprendre nos propres besoins et désirs relationnels. C’est aussi une étape importante pour créer des relations plus saines et plus satisfaisantes.

 

La chimie de nos sentiments est une danse complexe et délicate. Un déséquilibre, une erreur de pas, et la danse peut rapidement se dérégler, entraînant des troubles de l’humeur, de l’anxiété, voire des troubles plus graves comme la dépression ou les troubles bipolaires (Kandel, Schwartz, Jessell, Siegelbaum, & Hudspeth, 2013).

Comprendre cette danse chimique est essentiel pour mieux comprendre nos sentiments, pour apprendre à danser avec eux plutôt que contre eux. Cela peut aussi ouvrir la voie à de nouvelles approches pour soigner les troubles de l’humeur, en ciblant spécifiquement les danseurs chimiques de notre cerveau.

Mais au-delà de la chimie, il est important de rappeler que la danse de nos sentiments est une danse humaine, riche et complexe, qui ne se réduit pas à de simples molécules. Car en fin de compte, c’est dans cette danse, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, que réside notre humanité, notre capacité à ressentir, à aimer, à vivre.

Conclusion : Danser sur la vague des sentiments

“Les sentiments sont beaucoup comme les vagues, nous ne pouvons pas les arrêter de venir mais nous pouvons choisir quelles vagues monter.” – Jonatan Mårtensson

Dans le ballet incessant de la vie, nos émotions font figure de danseurs, mouvant leur corps au rythme des circonstances, des interactions et de nos pensées intérieures. Tout comme une danse, ils peuvent être lents et gracieux, comme lors des moments de joie profonde, ou vifs et intenses, comme lors des poussées de colère ou de peur.

Comprendre nos émotions, c’est un peu comme apprendre à danser. C’est d’abord observer les mouvements, déchiffrer les rythmes, reconnaître la musique qui joue en nous. C’est accueillir la beauté de la joie qui danse à la lumière, c’est tendre la main à la tristesse qui se terre dans l’ombre, c’est canaliser la fureur de la colère qui danse en tourbillonnant, c’est apprivoiser la danse hésitante de la peur, et c’est envelopper d’une étreinte chaleureuse l’amour qui se meut en douceur.

La danse de nos émotions n’est pas toujours harmonieuse, et parfois, nous trébuchons, nous perdons le rythme, nous faisons face à des musiques désagréables. Mais chaque pas, chaque mouvement, chaque note fait partie de notre expérience humaine unique. En apprenant à danser avec nos émotions, plutôt que contre eux, nous développons une forme de sagesse émotionnelle, un sens de la compassion envers nous-mêmes et les autres, et une capacité à naviguer avec plus de confiance et de grâce dans le tumulte de la vie.

Alors, invitons tous nos émotions à la danse, du plus joyeux au plus douloureux, et dansons avec eux dans cette danse qu’est la vie. Car en fin de compte, c’est dans cette danse complexe et magnifique que nous trouvons notre humanité, notre capacité à ressentir, à comprendre, à grandir et à aimer. Et n’est-ce pas là le plus beau des spectacles ?

Références peur :

Foa, E.B., & Kozak, M.J. (1986). Emotional processing of fear: exposure to corrective information. Psychological Bulletin, 99(1), 20–35.

Références Amour :

– Sternberg, R.J. (1986). A triangular theory of love. Psychological Review, 93(2), 119-135.

– Beck, A. T. (2011). Cognitive therapy: A 30-year retrospective. American Psychologist, 46(4), 368-375.

Références tristesse :

– Feldman Barrett, L., Lewis, M., & Haviland-Jones, J. M. (2016). Handbook of emotions. Guilford publications.

– Hofmann, S. G., Asnaani, A., Vonk, I. J., Sawyer, A. T., & Fang, A. (2012). The Efficacy of Cognitive Behavioral Therapy: A Review of Meta-analyses. Cognitive therapy and research, 36(5), 427–440. https://doi.org/10.1007/s10608-012-9476-1

– Trivedi, M. H., Rush, A. J., Wisniewski, S. R., Nierenberg, A. A., Warden, D., Ritz, L., Norquist, G., Howland, R. H., Lebowitz, B., McGrath, P. J., Shores-Wilson, K., Biggs, M. M., Balasubramani, G. K., Fava, M., & STAR*D Study Team. (2006). Evaluation of outcomes with citalopram for depression using measurement-based care in STAR*D: implications for clinical practice. The American journal of psychiatry, 163(1), 28–40. https://doi.org/10.1176/appi.ajp.163.1.28

Références colère :

Deffenbacher, J. L. (2011). Cognitive-behavioral conceptualization and treatment of anger. Cognitive and Behavioral Practice, 18(2), 212-221. doi:10.1016/j.cbpra.2010.05.003

Références joie :

– Hayes, S. C., Strosahl, K. D., & Wilson, K. G. (2004). Acceptance and commitment therapy: An experiential approach to behavior change. Guilford Press.

– Wise, R. A. (2004). Dopamine, learning and motivation. Nature Reviews Neuroscience, 5(6), 483-494.

– Young, S. N. (2007). How to increase serotonin in the human brain without drugs. Journal of Psychiatry & Neuroscience, 32(6), 394.

– Mousavi Khatir, R., et al. (2018). Regular exercise modulates desmopressin effects on aortic gene expression of the factors involved in cardiovascular diseases in hypertensive rats. Hypert

 

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