Histoire du sel

L’utilisation du sodium, principalement sous forme de sel (chlorure de sodium), dans l’industrie alimentaire remonte à des milliers d’années. Le sel a joué un rôle crucial dans la conservation des aliments et le développement des civilisations qui nous ont précédées. Voici un bref aperçu de l’histoire du sodium dans l’industrie alimentaire :

Antiquité : Les anciennes civilisations, comme les Égyptiens, les Romains et les Chinois, utilisaient déjà le sel pour conserver les aliments, notamment la viande et le poisson. Le sel était également utilisé comme monnaie et moyen d’échange, ce qui témoigne de son importance à l’époque.
Moyen Âge : Au Moyen Âge, le sel continuait d’être une ressource précieuse pour la conservation des aliments. La production et le commerce du sel étaient étroitement contrôlés par les autorités, et le sel était souvent soumis à des taxes et des droits, comme la gabelle en France.
Révolution industrielle : Avec la révolution industrielle au XVIIIe et XIXe siècle, la production et la distribution de sel se sont considérablement développées, ce qui a rendu le sel plus accessible et moins cher. Les méthodes de conservation, telles que le salage et la saumure, étaient couramment utilisées pour préserver les aliments pendant le transport et le stockage.
XXe siècle : L’essor de l’industrie alimentaire au XXe siècle a entraîné une augmentation de la production et de la consommation d’aliments transformés et préparés, qui contiennent souvent des niveaux élevés de sodium. Le sel est devenu un ingrédient clé pour améliorer la saveur, la texture et la conservation des aliments.

Au cours des dernières décennies, les recherches scientifiques ont mis en évidence les liens entre une consommation excessive de sodium et des problèmes de santé, tels que l’hypertension artérielle, les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. En réponse, les gouvernements et les organisations de santé publique comme l’OMS ont lancé des initiatives visant à réduire la teneur en sodium des aliments et à promouvoir une consommation modérée de sodium.

L’histoire du sodium dans l’industrie alimentaire montre que le sel a été un ingrédient essentiel et précieux pour la conservation et la préparation des aliments depuis des millénaires. Toutefois, les préoccupations actuelles concernant les effets du sodium sur la santé soulignent la nécessité de réévaluer notre consommation de sodium et de rechercher des alternatives et des stratégies pour minimiser les risques pour la santé.

L’utilisation du sodium, en particulier sous forme de chlorure de sodium (sel), par les industries alimentaires a plusieurs raisons, et il y a des intérêts économiques et pratiques qui en sont à l’origine. Voici quelques-unes des raisons pour lesquelles les industries continuent d’utiliser du sodium :

Conservation : Le sel est un agent de conservation naturel et efficace. Il aide à prolonger la durée de conservation des aliments en inhibant la croissance des bactéries et des champignons, ce qui réduit le gaspillage alimentaire et les coûts pour les fabricants.
Saveur : Le sel améliore la saveur des aliments en rehaussant certaines saveurs et en réduisant d’autres, comme l’amertume. Les consommateurs ont tendance à préférer les aliments salés, ce qui incite les industries alimentaires à ajouter du sel pour rendre leurs produits plus attrayants.
Texture : Le sel peut influencer la texture des aliments en modifiant la teneur en eau et en affectant les interactions entre les ingrédients. Par exemple, le sel peut améliorer la texture et la cohésion des produits de boulangerie ou des viandes transformées.
Coût : Le sel est une ressource abondante et peu coûteuse. Utiliser du sel comme agent de conservation, exhausteur de goût ou modificateur de texture est souvent moins coûteux que d’utiliser des alternatives.

Les lobbies des industriels de l’agro-alimentaire

Il existe des groupes d’intérêt et des associations de l’industrie qui peuvent promouvoir l’utilisation du sel et minimiser les préoccupations concernant ses effets sur la santé. S’attaquer aux lobbies de l’agroalimentaire est un défi complexe et difficile. Le secteur de l’agroalimentaire en France et dans d’autres pays européens a un poids économique considérable, ce qui rend d’autant plus difficile de contrer l’influence de ces lobbies sur les politiques publiques. les lobbies de l’agroalimentaire s’opposent régulièrement aux initiatives visant à améliorer la santé publique. En utilisant des tactiques similaires à celles employées par l’industrie du tabac, les lobbies de l’agroalimentaire ont réussi à semer le doute sur les études scientifiques démontrant les effets néfastes de l’excès de sel sur la santé. les principales activités politiques de l’industrie agroalimentaire pour influencer l’opinion publique et promouvoir ses intérêts sont les suivantes:

Manipuler ou déformer les preuves scientifiques établissant un lien entre leurs produits et les problèmes de santé publique.
Établir des relations avec les décideurs politiques, les leaders d’opinion et les organisations de santé publique.
Solliciter le soutien de leurs consommateurs fidèles.
Participer activement à tous les débats, qu’ils soient publics ou scientifiques, concernant l’alimentation et la santé publique.
Utiliser l’emploi et l’économie comme leviers de pression.

Ces stratégies montrent comment l’industrie agroalimentaire cherche à influencer l’opinion publique et les politiques en sa faveur. Il est important d’être conscient de ces tactiques pour mieux comprendre les enjeux et les débats entourant l’alimentation et la santé publique, et pour promouvoir des politiques basées sur des preuves scientifiques solides et l’intérêt général.

Un exemple récent est le logo Nutri-score d’information nutritionnelle à cinq couleurs destinées à aider les consommateurs à juger, rapidement de la qualité nutritionnelle des aliments a fait l’objet de très nombreuses attaques de lobbies de l’industrie agroalimentaire visant à empêcher son déploiement, certains de ses membres étant peu enclins à communiquer de façon transparente sur la qualité nutritionnelle de leurs produits. Des géants de l’industrie agroalimentaire tels que Mondelez, Coca-Cola, Ferrero, ou Mars sont en particulier opposés à des initiatives comme le Nutri-score, qui vise à informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Ces entreprises craignent que l’affichage d’un score nutritionnel défavorable puisse nuire à leurs ventes. Mais d’autres lobbies, comme ceux représentant les filières agricoles, notamment celles de la charcuterie et de la fromagerie, sont également réticents à l’adoption généralisée du Nutri-score. Ces groupes, tels que la Copa-Cogeca au niveau européen et la FNSEA en France, mettent en avant les intérêts des petits producteurs et des produits « de terroir » bénéficiant d’une appellation d’origine protégée (AOP), arguant que le Nutri-score pourrait dévaloriser ces produits aux yeux des consommateurs. Un exemple concret en France est la Confédération générale des producteurs de lait de brebis et des industriels de Roquefort. La majorité des volumes de cette AOP sont détenus par la société Lactalis, qui est également opposée au Nutri-score.

Pour s’attaquer efficacement aux lobbies de l’agroalimentaire, il est nécessaire de mettre en place des politiques de santé publique solides, basées sur des preuves scientifiques incontestables. Il est également essentiel de sensibiliser les citoyens aux enjeux de santé liés à la consommation de certains produits alimentaires et de promouvoir des choix alimentaires plus sains. En outre, il est crucial de renforcer la transparence dans le processus décisionnel politique afin de limiter l’influence des lobbies sur les décideurs et ce dernier sujet est loin d’être simple…